1er Forum de la Société Civile Africaine sur les Zones Humides

Le Réseau Mondial des Zones humides (WWN) section Afrique, a préparé le premier Forum de la Société Civile Africaine sur les Zones Humides, qui aura lieu sur la plateforme zoom le 28 et le 29 Juin 2021. Pour en savoir plus, veuillez voir ce programme. Ce Forum a pour objectifs de promouvoir la mutualisation d’expériences, de pratiques optimales et des enseignements tirés en matière de gestion des zones humides en Afrique et de renforcer la participation des petites ONG africaines aux négociations internationales autour des zones humides. Le forum va produire des recommandations qui seront présentées aux prochaines COP Ramsar.

Déclaration du 1er forum de la société civile Africaine sur les zones humides 2021

Le forum s’est tenu en visio-conférence les 28 et 29 juin 2021 avec plus de 30 participants, en remplacement d’une conférence en présentiel qui a dû être reportée en raison de la pandémie de COVID-19. Les membres de WWN (Réseau Mondial des Zones Humides) Afrique ont travaillé ensemble pour préparer l’événement, avec le soutien de WWT (Wildfowl & Wetlands Trust, UK). La conférence s’est focalisée sur trois thèmes principaux :

–          Situation et gestion des zones humides en Afrique

–          Biodiversité des zones humides en Afrique

–          Jeunes, genre et zones humides en Afrique

M. Jacky Judas, directeur du réseau WWN a ouvert la visio-conférence par son allocution mettant en exergue l’état et les défis des zones humides en général et en Afrique en particulier. Il a été suivi par un mot du Conseiller Technique Afrique de la Convention Ramsar sur les Zones Humides, M. Zebedee Njisuh qui a encouragé cette initiative en ce moment de crise globale sur la perte de la biodiversité et le changement climatique

La première session : « Situation et gestion des zones humides en Afrique » a été dirigée par Mme Imen Labidi, Réseau Enfants de la Terre (RET), Tunisie, et M. Chris Rostron, WWN, Royaume Uni. 28 participants de partout en Afrique, ont contribuer à illustrer les thématiques choisies et ils ont été suivis par une trentaine de participants, (veuillez voir l’annexe I ci-dessous). Les interventions étaient suivies de discussions entre tous les participants.

La deuxième session : « Biodiversité des zones humides en Afrique » a été dirigée par Mme. Imen Labidi, Réseau Enfants de la Terre, la Tunisie, et M. Chris Rostron, directeur député de WWN, Royaume Uni. 22 participants (veuillez voir l’annexe I ci-dessous) ont assisté aux présentations des interlocuteurs de partout en Afrique, et contribué aux discussions.

La troisième session du 29/06/2021 « Genre, jeunes et zones humides en Afrique » a été dirigée par Mme Awawou Manouore Njoya, Secrétaire Permanente du Réseau Africain des Jeunes sur les Zones Humides qui a aussi participé à la modération. Les présentations ont couvert tous les pays d’Afrique et les interlocuteurs ont été majoritairement représentés par les jeunes. 17 personnes ont participées aux discussions.

Finalement, la déclaration qui suit, est le résultat des discussions et échanges fructueux entre tous les participants, qui ont fait émerger plusieurs thèmes, et généré les remarques et recommandations suivantes :

Remarques :

  • Il y a un manque de prise de conscience sur l’importance des zones humides en Afrique. Ceci montre l’importance de la CESP (Communication, Education, Sensibilisation et Participation) pour changer le comportement des acteurs locaux et des décideurs
  • Le rôle des observatoires et de la science participative est très important pour le suivi de l’état des zones humides et pour soutenir leur protection
  • Le respect des débits écologiques des rivières qui desservent les zones humides et la nécessité d’éviter les infrastructures hydrauliques qui risquent d’impacter négativement le cycle de l’eau dans les zones humides
  • L’importance de l’élaboration d’un plan de gestion des zones humides en Afrique est cruciale
  • Rôle de la femme en Afrique pour la protection et la gestion de l’eau qui contribue à la conservation des zones humides
  • La place de l’engagement des jeunes dans la protection des zones humides et la science liée à cette démarche
  • Il faut une approche participative, avec des concertations sous-régionales et régionales lors des processus de soumission de nouveaux dossiers de reconnaissance de sites Ramsar, en considérant l’eau comme point d’entrée de la planification de toutes les interventions en Afrique.
  • L’importance de la formation des acteurs de la société civile

Recommandations :

  • Il existe un manque dans l’application des lois pour la protection des zones humides, du niveau international avec Ramsar au niveau local et national. Les lois existantes, comme celles sur les études d’impact et la loi sur les aires protégées, doivent être mise en œuvre pour renforcer la protection des zones humides dans chaque pays d’Afrique.
  • Améliorer le statut de protection des zones humides en les classant dans la catégorie des aires protégées.
  • La convention doit être plus stricte envers les parties contractantes afin de respecter les processus de protection des sites Ramsar classés
  • Il est nécessaire de considérer les approches WASH (Water, Sanitation and Health) pour la sécurité de l’eau, et de montrer leurs liens avec la biodiversité en considérant les compromis entre les différents variables interconnectées (changements climatiques, conflits…) pour assurer la conservation de la biodiversité et des écosystèmes et renforcer le développement et la résilience des communautés.
  • Une partie des ressources financières allouées aux gouvernements doit être mise à la disposition des associations pour faciliter les processus de protection des zones humides
  • Nous demandons que des opportunités soient offertes aux ONG et groupes de la sociétés civiles Africaines de se faire représenter à la COP14 de Ramsar et de pouvoir participer aux discussions des résolutions

Annexe I –  Intervenants

Imen LABIDI, Réseau Enfants de la Terre (RET), Tunisie

Jacky Judas, World Wetland Network, Emirats Arabes Unis

Luciano ANDRIAMARO, Conservation International, Madagascar

Imène BENZINA, RET, Algérie

Koffi Jean Marius Boris KOUAME, COPAJEAF, Côte d’Ivoire

Mohamed BENATA, Espace de Solidarité et de Coopération de l’Oriental, Maroc

Samar KILANI, AAO/birdlife Tunisie, Tunisie

Zebedee NJISUH, Ramsar Secretariat, Suisse

Roger DELAMOU, YEW, Sénégal

Rivo RABARISOA, ASITY, Madagascar

Awawou MANOUORE NJOYA, YEW, Cameroun

Maximin DJONDO, BEES, Bénin

Francine NABINTU, ERAIFT-UNESCO—MAB/UE, Afrique Centrale

John CIZA BYERUNGU, Front Commun Pour la Protection de l’Environnement de des Espaces Protégés, Congo  

Chris ROSTRON, WWT, Royaume Uni

Christophe CIRUMIRA, YEW, RDC

Abdelkrim SI BACHIR, Université Mostefa Benboulaid, Algérie

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